TVA à 10%, la grogne des restaurateurs et hôteliers français

Suite à la présentation du rapport Gallois sur la compétitivité de l’économie française, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé les 35 mesures du pacte de compétitivité, dont le relèvement de la TVA de 7 à 10%, qui provoque la colère des restaurateurs.

Pour faire face aux défis de la compétitivité, le gouvernement a élaboré un plan d’économies de vingt milliards, réalisées à parts égales par des coupes dans les dépenses publiques que par l’augmentation du taux de la TVA de 7 à 10% et de 19,6 à 20%, avec une application au 1er janvier 2014. L’objectif est d’offrir aux entreprises un allègement de leurs charges de l’ordre de vingt milliards d’ici 2016.

« Une gifle en pleine gueule »

Le relèvement du premier taux concerne donc l’hôtellerie et la restauration, qui avaient vu la TVA baisser depuis trois ans. Elle avait en effet été abaissée à 5,5%, (une mesure qui avait fortement fait débat), avant d’être relevée à 7% en 2011. Les professionnels du secteur ne cachent pas leur colère et leur désarroi, qui craignent pour la pérennité des emplois et la stabilité des entreprises. Roland Heguy, président de l’Umih, la plus importante organisation professionnelle, évoque « une gifle en pleine gueule ». Les professionnels s’estiment trahis car François Hollande avait promis de ne pas recourir à la hausse de la TVA, supprimant même la TVA sociale instaurée par Nicolas Sarkozy. Roland Heguy espère que l’Etat accordera des aides pour les petits hôtels et restaurants, qui réalisent de faibles marges et qui risquent de se trouver en grande difficulté à cause de l’augmentation de la TVA. Le président du Synhorcat, Didier Chenet, avance une perte de plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Les autres répercussions de cette décision seraient l’augmentation des prix à la carte et le gel des investissements.

Une pétition nationale

Du côté politique, Christian Estrosi, député-maire de Nice est monté en créneau pour s’opposer au relèvement de la TVA dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. Il va soumettre un manifeste aux autres élus des Alpes-Maritimes, département dans lequel 10% de la population salariée travaille dans ce secteur, avant de lancer une pétition au niveau national. Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a, en revanche, démenti les rumeurs qui voyaient passer à 20% la TVA appliquée à la restauration et l’hôtellerie.

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